Les médicaments
Pour les formes de type atrophique, il n'existe pas à l'heure actuelle de traitement vraiment efficace.
Toutefois, un certain nombre de médicaments permettent une meilleure oxygénation et nutrition de la rétine et pourraient ralentir l'évolution de l'affection en favorisant l'évacuation des déchets et des substances toxiques rétiniennes : il s’agit de compléments alimentaires incluant des omega3, de la lutéine, et un certain nombre de vitamines anti-oxydantes, selon un dosage établi à partir d’études à grande échelle (étude AREDS).Ils sont surtout utiles dans la prévention lorsque des signes précoces de DMLA sont diagnostiqués ou qu’un premier œil a été atteint.
Le traitement par photocoagulation au laser est le plus ancien
Le traitement par laser consiste à détruire les néovaisseaux sous rétiniens et à les empêcher aussi de continuer leur croissance. Le rayon laser est un rayon lumineux de haute énergie, de couleur rouge ou verte, qui va traverser l’œil jusqu'à la rétine. A ce niveau, toute l'énergie contenue dans le rayonnement va être libérée et provoquer une brûlure au niveau du point d'impact. Ce traitement est très précis, la taille de l'impact mesurant 200 microns (soit 1/5ème de millimètre)..
Après dilatation de la pupille et anesthésie de l'œil à l'aide d'un collyre, le médecin pose sur l’ œil un verre de contact à 3 miroirs. Puis il applique un nombre variable d'impacts de laser. La séance dure entre 15 et 20 minutes et est indolore.
Juste après la séance, la vision peut apparaître brouillée, en raison d'une part de l'éblouissement provoqué par le laser et d'autre part en raison de l'œdème rétinien consécutif au traitement (gonflement de la rétine). Les activités quotidiennes habituelles peuvent être reprises juste après le traitement, sans aucune restriction.
Après une séance de laser, il est indispensable de faire un contrôle dans les semaines suivantes pour s'assurer de la destruction complète de la lésion. Cette surveillance devra être poursuivie toute la vie car les récidives sont relativement fréquentes (environ 50 % des cas).
Le traitement laser ne permet pas d'obtenir une récupération de la vision mais permet de stabiliser celle-ci dans le meilleur des cas.
En même temps que la destruction des néovaisseaux sous rétiniens, le laser provoque une destruction de la rétine au niveau des impacts de laser responsable de façon définitive d’ une tache dans la vision .Il est de ce fait beaucoup moins utilisé actuellement ;il n’est possible que lorsque les néovaisseaux n’ont pas atteints le centre de la macula et dans certaines localisations.
La photothérapie dynamique (PDT) est beaucoup plus utilisée actuellement que le laser.
On injecte par voie veineuse un produit colorant, la visudyne, qui se fixe sur les vaisseaux anormaux, Après un délai de 10 minutes, on illumine la rétine par une lumière spécifique, qui réagit avec le colorant pour aboutir à l’oblitération des néo vaisseaux, sans altérer la rétine. Ce procédé est utilisé lorsque les neovaisseeaux sont situés au centre de la macula ne pouvant plus être traités par le laser thermique ; plusieurs séances sont nécessaires pour stabiliser l’acuité visuelle.
Le patient doit protéger des rayonnements solaires ses yeux par des lunettes de soleil et sa peau par les vêtements pendant 48heures.
L’injection intravitréenne d’anti VEGF (lucentis, macugen) est le traitement le plus récent et maintenant le plus utilisé dans le traitement des DMLA exsudatives pour bloquer le développement des néovaisseaux , stabiliser la maladie, voire la faire régresser.
Les anti VEGF sont indiqués dans les phases actives de la maladie et ne sont pas efficaces dans les formes trop évoluées ou cicatrisées de la maladie.
Lucentis est administré par l’ophtalmologiste sous forme d'une injection dans l'œil, sous anesthésie locale.
Le traitement par Lucentis nécessite une injection par mois pendant trois mois, suivie d'une phase de maintien au cours de laquelle l’acuité visuelle et le FO sont contrôlés régulièrement, complétés selon les besoins par un OCT ou une angiographie. L’ophtalmologiste jugera alors de la nécessité de renouveler ou non l'injection. Ce traitement peut ainsi se poursuivre sur plusieurs mois.
De plus, dans les formes humides, il est indispensable que le patient teste sa vision une fois par semaine, à l'aide d'une grille d'Amsler : il doit regarder œil par œil ce quadrillage, en fixant le point central. Toute apparition ou aggravation de déformation ou d'effacement partiel du quadrillage justifie un contrôle ophtalmologique en urgence .
Comment se déroule l’injection de Lucentis ?
La préparation à l’injection consiste en l’administration pendant les 3 jours précédant l'injection d’un collyre antibactérien à appliquer 4 fois par jour, afin de limiter les risques infectieux.
Le jour de l’injection, l’œil est préparé en instillant des gouttes pour dilater la pupille
Le patient revêt une tenue de protection : masque, blouse à usage unique, charlotte, sur chaussures.
Il est allongé de manière confortable.
L’œil et son contour sont parfaitement nettoyés et désinfectés à la bétadine afin d'éviter tout risque d'infection.
Un anesthésique local est instillé dans l’œil afin d'éviter toute douleur liée à l'injection.
Un champ opératoire est posé sur le visage.
Un écarteur à paupières est utilisé pour maintenir l’œil ouvert.
L’ophtalmologiste procède à l'injection dans la partie blanche de l'œil.
Un collyre antibiotique est ensuite instillé et un pansement appliqué sur l’œil.
Après l’injection
Immédiatement après l'intervention, l'ophtalmologiste effectuera une surveillance appropriée au niveau de l'œil qui a subi l'injection et s'assurera de la conservation d'une perception de la lumière.
Un collyre antibactérien 4 fois par jour est administré pendant les jours suivant l'intervention afin de limiter le risque de survenue d'une éventuelle infection de l'œil.
Dans la première semaine qui suivra l'intervention, il est recommandé de revoir l’ophtalmologiste en consultation pour un examen oculaire de contrôle.
IL est recommandé de contacter l’ophtalmologiste ou un service d’urgence dans les jours qui suivent l'injection si est ressenti un des signes cliniques ou symptômes décrits ci-dessous :
des douleurs oculaires ou une gêne accrue,
une rougeur de l'œil s'aggravant,
une vision trouble ou diminuée,
une augmentation du nombre de petites taches dans le champ visuel ou une augmentation de la sensibilité à la lumière,
une altération du champ visuel,
des sécrétions purulentes,
un œdème du visage et/ou généralisé, une éruption généralisée, des démangeaisons, des difficultés respiratoires, un malaise …..
Ces symptômes peuvent être le témoin d’effets indésirables très rares liés à l’injection intra-oculaires, comme une infection à l'intérieur de l'œil, une inflammation de l'œil, un décollement ou une déchirure de la couche postérieure de l'œil (décollement ou déchirure de la rétine), un saignement à l'arrière de l'œil (hémorragie rétinienne ou vitréenne) ou une opacification du cristallin (cataracte). Enfin, une allergie aux produits qui sont administrés peut survenir rarement.
Les injections intravitréennes d’anti VEGF maintenant couramment pratiquées ont amélioré considérablement le pronostic et l’évolution des DMLA humides.
Les aides visuelles
Les aides visuelles et une rééducation orthoptique permettent fréquemment d'améliorer la vision des personnes atteintes d'une dégénérescence maculaire liée à l'âge en utilisant mieux la vision restante.
Ces aides visuelles consistent en des systèmes grossissants : lunettes ou loupes, soit posées sur un texte, soit fixées à même sur le verre de lunettes (système télescopique). Il existe également des systèmes de grossissement vidéo, qui permettent à l'aide d'une petite caméra de projeter le texte à lire sur l'écran de télévision. Enfin, il existe des livres spécialement prévus pour personnes handicapées visuelles, avec des caractères de grosse taille.
Si la vision centrale se dégrade, il est possible de suivre une rééducation visuelle basse vision (ou orthoptique).
Celle-ci aide à se servir de la rétine périphérique généralement intacte, la vision d’ensemble est améliorée, les détails mieux perçus, parfois certains caractères peuvent être lus, la qualité de vie s’en trouve améliorée.
Cette rééducation nécessite un travail d’équipe entre ophtalmologiste, orthoptiste, opticien et psychologue et est adaptée à chaque patient.
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